LES TOUAREGS
le nom « Touareg » à ces hommes du désert. Il signifie « les abandonnés » « les errants ».
A l'époque des explorateurs, avant le début de la colonisation par la France au 19e siècle, on les surnommait aussi "les seigneurs du désert".
Leur nom véritable c’est «Imuhar» qui signifie « Hommes libres ».
Ils sont environ 1,3 million, divisés en tribus, chacune sous la conduite d'un chef, l'Amenokal, qui est élu après de longues journées de palabres.
Pendant des centaines d' années, les Touaregs furent les maîtres incontestés des routes commerciales du Sahara, ce qui leur procurait profit et autorité.
L'identité touarègue est très forte, et leur civilisation et leurs coutumes les distinguent très nettement des autres peuples d’Afrique.
Bijoux et ornements touaregs
Couverture
Selle touareg La Rahla
Ce sont avant tout des guerriers, les véritables maîtres du désert.
Leur hardiesse légendaire n’avait d’égale que leur cruauté :
Les Touaregs s’étaient taillés à la pointe de la lance et de l’épée une fâcheuse réputation et ils avaient su inspirer la terreur à tout le Sahara.
Ils habitent des tentes qui, à l'origine, étaient en peau de chameau .
Qu’ils soit dans la tente ou au-dehors, l’homme Touareg garde son voile.
Le taguelmoust, un tissu imbibé d’indigo et mesurant jusqu’à 15 mètres de long dissimule ses cheveux, sa bouche, son nez et même ses yeux sont noircis avec du Khol, du noir. Le chèche peut être de différentes couleurs, rouge, jaune ou vert, et aussi de deux couleurs qui ont une signification spéciale : le blanc en signe de respect, et l'indigo de lin pour les jours de fête et quand il fait plus froid, car il est plus épais que le coton. Chaque manière de le draper, plus ou moins remonté sur la bouche et le nez, indique une attitude : respectueux, agressif, méfiant, triste, insolent...
Pourquoi les hommes doivent-ils porter ce voile continuellement ?
La première raison invoquée a trait aux mauvais esprits, risquant d’entrer par les orifices du nez.
Il faut alors croire que les mauvais esprits n’en veulent qu’aux hommes, car les femmes ne se voile jamais !
La deuxième : pour se protéger du sable lors des tempêtes.
Peuples de nomades, les femmes se déplaçaient avec leur mari et se protégeaient également le visage lors des tempêtes, toutefois la tempête passée elles se découvraient.
Quant à l’homme il n’enlève jamais son voile, lorsqu’il mange ou boit il glisse la main sous son voile.
La troisième explication c’est que le taguelmoust cache le visage des hommes devant leur ennemis, afin qu’ils ne soient pas reconnus.
Mais pourquoi le portent-ils continuellement ?
Ils ne le quittent que pour dormir ?
Le voile, l’élément le plus intrigant de ce climat de légendes qui entoure ce peuple de nomades, est un signe de respect envers les femmes.
C’est surtout devant elles qu’il est impoli, irrespectueux voire honteux de se dévoiler. Les Touaregs sont dans l'ensemble peu arabisés : la femme jouit d’un statut privilégié et bénéficie d’une autonomie et d’une écoute particulière au sein de la société. La filiation s'établit par les femmes, et l'enfant appartient à la tribu et à la classe sociale de sa mère.
Une grande liberté semble exister entre les sexes et les réunions poétiques et musicales sont l'occasion de rapports très libres entre hommes et femmes. La majeure partie des Touaregs est monogame et chaque futur marié doit apporter une dot composée de dromadaires et de boeufs à la famille de la mariée. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en gardera la propriété en cas de divorce laissant son ex-mari sans toit.
Le statut de la femme Touareg est unique au monde.
Les hommes Touareg réservent à la femme une place d’honneur.
Alors que les femmes sont, en général plus ou moins maltraitées et exploitées dans le monde, chez les Touaregs, tout au contraire, elles tiennent un rôle privilégié, unique par rapport à l'homme.
Très respectée dans cette société matriarcale, le pouvoir, est toutefois exercé par l'homme et se transmet de façon matrilinéaire.
Le statut de la targuia lui assure d'être libre, libre comme l'air, libre de choisir son mari et de disposer de ses biens.
Monogame depuis toujours (ce serait une humiliation pour une femme de partager son mari), l'homme touareg ne se contente pas d'aimer et de chérir son épouse, il l'admire.
Ce respect empreint d'admiration que les hommes touaregs vouent à leurs compagnes ne se retrouve dans aucune autre civilisation moderne ou ancienne.
Moi, fils du désert, et frère du chameau, le manque est ma patrie
et l'espérance est ma gloire,
et le monde des apparences me donne la nausée
et des vertiges qui me tournent le coeur.
Poème de SOUELOUM DIAGHO, Poète touareg